Cinq étapes pour une vie plus riche - Interview du 17 ème Gyalwa Karmapa Trinley Thayé Dorjé- Huffington post

Cinq étapes pour une vie plus riche

Article publié par Sa Sainteté Karmapa Trinley Thaye Dorje sur The Huffington Post
le 7 juillet 2012



Nous voulons tous avoir des vies prospères et saines. Les titres de l’actualité au Royaume Uni, et partout dans le monde, sont fermement concentrés sur les activités des banques et des banquiers ainsi que sur la faiblesse de notre économie globale. Ils décrivent une image de richesse et prospérité, définie seulement par les possessions et le matérialisme. Comment pouvons nous avoir des vies plus riches, qui ne soient pas simplement impliquées dans l’accumulation d’argent ?

D’un point de vue bouddhiste, les causes profondes de la présente crise sont certains défauts humains, en particulier l’avidité. En outre, je crois que la solution aux défis auxquels nous devons faire face aujourd’hui, réside à l’intérieur de l’esprit ou de la conscience de chaque personne.

Si nous nous demandons, en tant qu’individus, ce que nous pouvons faire pour créer la différence, j’ai confiance que le changement peut être réalisé à travers de petites étapes pour accumuler la richesse intérieure. Heureusement, comme il y a un grand nombre d’Etres humains, si nous additionnons les petites étapes de chaque personne alors, en un temps très court, cela fera une grande différence. De plus, la stratégie de faire de petites étapes est à la fois faisable et efficace.

Tout d’abord, nous devons être conscients des différents moyens et ressources dont nous disposons dans nos vies. Même l’ambition et le désir peuvent être utilisés pour développer la richesse intérieure, s’ils sont canalisés d’une manière correcte. Par exemple, si nous avons le désir et l’ambition de développer du contentement, alors c’est un bon désir et une bonne ambition. Ainsi, de cette façon, nous devons être conscients des différents moyens à notre disposition et, une fois que nous avons fait cela, une méthode importante est de nous comparer aux autres.

Si nous savons comment appliquer correctement la méthode de nous comparer aux autres, nous pouvons en extraire beaucoup de richesse intérieure.

Souvent, nous avons tendance à nous comparer à ceux qui sont plus riches, qui sont en meilleure santé, qui ont une meilleure apparence et, généralement, qui sont mieux lotis. Cela nous laisse le sentiment d’être défavorisés et d’être dans une situation désavantageuse ; sentiments qui deviennent un sol fertile pour l’avidité et le désir.

Si, d’un autre côté, nous nous comparons à ceux qui sont moins bien lotis, cela nous aide à développer du contentement, un sens de notre propre richesse intérieure et de nos ressources. Une fois encore, en apprenant comment appliquer la méthode, le mieux est de procéder étape par étape.

1 – Considérer les animaux.

Nous pourrions même commencer par regarder de près la situation et la souffrance des animaux, les limitations de leur mental et de leurs possibilités d’expression et ainsi, devenir conscients que nous avons plus de liberté et de portée d’action en tant qu’Etres humains.

2 – Considérer ceux qui sont moins chanceux

L’étape suivante serait de nous comparer à ceux qui sont moins bien lotis, ceux qui sont pauvres, en état de privation ou malades. Une fois cette étape réalisée, nous pouvons aller à la suivante qui est d’apprendre à nous comparer à ceux qui peuvent ne pas être malades ni pauvres – peut être même être en meilleure santé et plus riches que nous -, mais malheureux mentalement et manquant de qualités telles que la compassion, le courage ou la générosité.

3 – Remettre la crise en question

Cet entraînement pourrait nous conduire à un point où nous pourrions réexaminer l’idée que nous sommes en crise. Peut être est-ce juste un jugement de notre part, basé sur l’importance que nous donnons à la richesse matérielle. De notre nouvelle perspective, nous pourrions voir que ceux qui sont pauvres en terme de richesse matérielle, pourraient tout à fait être riches dans d’autres domaines.

4 – Nous remettre en question

Nous pourrions être très critiques sur notre propre condition et penser que nous sommes très pauvres mais, après un examen plus minutieux, ce pourrait ne pas être le cas. Peut être que nous nous sommes mal jugés, mais nous réaliserons cela seulement lorsque nous savons comment nous comparer.

5 – Etre reconnaissant

Finalement, cette façon de s’entraîner peut nous amener à une étape où lorsque nous sentons qu’il y a une sorte de crise, nous pouvons réellement en être reconnaissants. Cela nous fait réfléchir. Cela nous fait évaluer là où nous en sommes et, cela peut nous aider à réaliser que nous sommes trop critiques à propos de tout, spécialement de nous-mêmes. Cela nous fait considérer que la crise n’était pas aussi mauvaise que nous le pensions.

Je pense donc, spécialement pour nous en tant que « jeunes », qu’il est important de constamment se poser la question : « Combien est suffisant ? » (« Combien est assez ? »), tant en ce qui concerne nos valeurs matérielles que non matérielles. Le monde est arrivé à un point où les choses bougent très vite. Il y a une pression constante du temps. Nous sommes souvent obligés de grandir et de mûrir très vite et d’assumer de lourdes responsabilités. Il est ainsi d’autant plus important d’être conscient de notre propre état d’esprit ainsi que de notre environnement.

Je vais aller en Angleterre dans quelques jours, et je suis impatient de rencontrer les jeunes et les organisations de jeunes au cours de ma visite. L’objectif de ce blog est de partager quelques unes de mes réflexions avec vous, mais aussi d’améliorer ma propre compréhension en apprenant à connaître les idées et préoccupations des jeunes. Ainsi, ce serait une grande aide si vous pouviez m’éclairer avec vos réflexions, en répondant au sondage de Facebook « La richesse en Europe ».


Article publié sur The Huffington Post le 7 juillet 2012
Traduction : Lydia Colin
© 2016 Karma Euzer Ling