La douleur, le gain et la course de la vie - Interview du 17 ème Gyalwa Karmapa Trinley Thayé Dorjé - Huffington post
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Actualités Karma KagyuLa douleur, le gain et la course de la vie
Article de Sa Sainteté Karmapa Trinley Thaye Dorje publié sur «The Huffington Post » le 26 juillet 2012
Cet été, le monde regarde Londres célébrer ses athlètes. Pour eux, le dicton « point de gain sans douleur » fait partie de leur chemin vers l’excellence. En ce qui nous concerne, nous pouvons nous demander si toute cette douleur est nécessaire. La vie ne serait-elle pas plus facile si nous n’avions que le gain ?
Personne ne veut la douleur et les crises mais, dans la vie, il est inévitable que nous allons traverser de telles expériences. Elles font partie de la vie. Il n’y a pas de vie sans douleur. D’un point de vue bouddhiste, il y a beaucoup de vérité dans le dicton « point de gain sans douleur », mais peut être pas exactement dans le sens habituellement entendu.
Comment est-ce que cela fonctionne pour vous ?
Si nous savons comment utiliser notre sagesse dans le traitement de la douleur et des difficultés que nous traversons, de telles expériences peuvent nous aider à développer une plus grande compréhension et une plus grande richesse intérieure.
1 – Accepter que la douleur fait naturellement partie de la vie
De temps en temps, nous traversons la souffrance, les troubles émotionnels et les crises, simplement parce qu’ils font partie intégrante de notre existence humaine. De plus, comprenant qu’aussi fort que nous puissions essayer, nous ne pourrons réellement éviter de telles expériences, nous pouvons tout aussi bien les accepter et apprendre quelque chose d’elles. Aussi fort que nous puissions essayer d’éviter l’inévitable, quand nous acceptons et tentons de comprendre les expériences douloureuses, nous pouvons apprendre et grandir.
2 – Douleur et joie sont – comme la lumière et l’obscurité – les deux côtés d’une même médaille
Elles sont interdépendantes et inséparables l’une de l’autre. Lorsque l’on peint un tableau ou lorsque l’on prend une photo, s’il n’y a pas de lumière et d’ombre, il n’y a pas de photo ni de tableau. C’est le contraste entre la lumière et l’ombre qui met en évidence la beauté et la couleur.
De la même façon, puisque nous avons une vie, il ne s’agit pas de dire que nous voulons une vie sans problème et crise. Ce serait juste comme dire que nous aimerions avoir un tableau sans lumière et ombre. Pour mener plus loin cette façon de penser, de ce point de vue, la vie elle-même semble être dépendante de la mort. Il n’y a pas de vie sans mort et l’opposé est également vrai.
Cette sorte de compréhension peut réellement nous aider à apprécier cette expérience appelée vie, et apprécier les opportunités que nous avons de nous aider nous-mêmes et d’aider les autres.
3 – Réveillez vous, relevez vous
A chaque fois que nous sommes confrontés à une forme de crise, si nous appliquons notre sagesse, la douleur a la capacité de nous rendre conscient de notre état physique et mental, comme une sorte d’appel à se réveiller. Bien que nous ne soyons pas vraiment heureux dans la douleur, nous pouvons trouver une façon d’apprécier l’expérience. Plutôt que de se concentrer exclusivement sur le fait de se débarrasser de la douleur aussi vite que possible, nous sommes capables d’extraire quelque chose de significatif de ces sentiments.
Nous avons tous un esprit et il n’y a pas d’esprit sans sagesse. Essayons d’utiliser notre sagesse de manière significative pour voir la nature de la vie, plutôt que de l’utiliser à essayer de regarder un tableau sans ombre et lumière. Toutefois, afin de mettre en évidence notre sagesse inhérente, nous devons nous autoriser à méditer un moment.
En extrayant tout ce qui est utile pour nos esprits, nous pouvons nous aider nous-mêmes et aider les autres. Nous n’avons pas besoin de soulever des montagnes. C’est si simple : tout ce que nous avons à faire est de partager notre expérience.
Quand nous embrassons la douleur comme une partie de la mosaïque de nos expériences de vie, nous gagnons une nouvelle perspective sur la vie et le monde, et allons de l’avant ensemble dans la course de la vie.
Traduction : Lydia Colin